Bonsoir Marc,
Comment vas tu ? Je ne suis finalement pas allée au séminaire de Toni Céron près de Bruxelles. Par contre, j’ai acheté un livre et je prends des élixirs spagyriques.
Si je t’écris, c’est parce que je suis intriguée par ceci, écrit par Toni Céron (un article trouvé dans un magazine français):
« Elixirs de Bach, Florathérapie
Pas de prise de terre, aucun des 3 Principes alchimiques actifs ne s’y trouve. En rapport avec un principe passif et flegmatique lié à une sorte de plénitude de lumière céleste coupée de la matrice terrestre. En rapport avec Eve (programmations temporelles) et l’Entité des Esprits. Suscite une énergie prânique céleste qui devient demandeuse de nos forces d’incarnation. Une préparation alchimique des Elixirs floraux est possible et a été remise à jour au cours de nos recherches, où l’on voit que le Dr Bach n’avait pu aboutir tout en ayant accès à certaines bribes du processus complet, notamment par Rudolf Steiner. »
Qu’en penses-tu, toi qui travailles avec lui?
Merci pour ton attention et ta réponse, tout en sachant que tu es, par ailleurs, bien occupé!
Bises
Nadine (de Bruxelles)
Bonjour Nadine,
Je réponds volontiers à ta question.
D’abord, je dois te dire que je sais très précisément d’où sort ce petit texte qu’a pondu l’ami Toni. Il est issu de notre confrontation-collaboration au cours du stage d’été 2010, chez lui, à Orcier.
D’autre part, je peux aussi dire que j’aurais pu écrire ce texte tel que Toni l’a écrit.
Je pense avoir raconté, lors du stage auquel tu as participé, comment longtemps je ne m’étais pas intéressé aux fleurs de Bach, je ne pouvais pas m’y intéresser, sous le motif qu’invoque Toni, de manquer d’assise, de n’être pas assez incarné, de ne s’adresser qu’à un aspect éthéré en nous, bref, de ne pas assez agir en profondeur. De ne rester que dans le principe Lumière.
Cette opinion était basée, tout comme celle de Toni, sur la lecture des livres à notre disposition dans le commerce, d’articles et de conférences véhiculés de nos jours par les « disciples » du docteur Bach, par ses « successeurs », également par quelques nouveaux créateurs de nouvelles gammes d’élixirs floraux. Notre opinion était également étayée par les résultats de tests et mesures pratiqués en kinésiologie, radiesthésie ou autres par des amis sur des flacons de plusieurs marques achetées dans le commerce. Ces résultats montraient en fait un assez faible taux vibratoire, que ces élixirs ne semblaient agir que sur certaines zones de l’être humain et donc pouvaient provoquer des déséquilibres dans l’harmonie de l’agencement des corps subtils, et décelaient des distorsions plus graves de manipulations plus ou moins volontaires de la part des fabricants. Il était clair cependant que ce dernier aspect n’était pas inhérent aux fleurs de Bach, mais provenait d’une déviance dans la pureté d’origine de l’esprit du docteur Bach.
Bref, je savais que depuis une vingtaine d’années, ce sont des commerciaux et des personnes issues du marketing qui ont fait main basse sur les fleurs de Bach, le Centre Bach en tout premier lieu.
Comme j’en ai parlé durant le stage de Galinagues, aujourd’hui, la conception communément admise, est que, dans les élixirs floraux, on a recueilli l’énergie de la fleur, l’information de la fleur, et que c’est cela qui est guérisseur. Que les élixirs contiennent l’énergie , l’information de la fleur, c’est la moindre des choses, mais cela ne peut être satisfaisant pour quelqu’un qui, comme moi, et à fortiori comme Toni, a quelques notions d’alchimie, ou d’anthroposophie, et s’intéresse à la médecine à la lumière
de ces disciplines.
Bref, longtemps, notre opinion était que les Fleurs de Bach, ce n’était pas sérieux (cf les explications dans le texte de Toni, exprimées dans son langage à lui).
Si l’on considère la grande majorité des élixirs que l’on trouve en vente, Toni a raison lorsqu’il dit : « Pas de prise de terre, aucun des 3 Principes alchimiques actifs ne s’y trouve ».
Puis, un jour, en 2004, il m’a été demandé de m’y intéresser un peu plus profondément, pour mettre au point une gamme des Fleurs de Bach « qui fonctionnent », aux dires des thérapeutes.
Je suis donc allé aux sources, aux quelques textes laissés par le docteur Bach, et, surtout, à me lier à la personnalité d’Edward Bach, à connaître sa biographie, à essayer de vivre de l’intérieur qui il était.
C’est progressivement que j’ai compris la dimension alchimique du personnage et de son oeuvre, puis retrouvé cet aspect alchimique dans le protocole d’élaboration de ses élixirs. Si tu as pris des notes lors du stage, tu retrouveras tous ces aspects.
Comme j’en ai parlé, il était lié à une franc-maçonnerie qui transmettait l’enseignement de l’Egypte antique, et en premier chef, la médecine égyptienne, c’est à dire l’Alchimie. Cet enseignement est, plus ou moins, le même que Toni a reçu dans le mouvement rosicrucien auquel il est attaché, et que j’ai, moi aussi, reçu dans l’Anthroposophie.
Ainsi, au fil des années, de fleur en fleur, et parce que j’étais sur le terrain en train de faire les élixirs, je me connectais à une dimension alchimique des fleurs de Bach. Je signale que jamais Edward Bach ne parle d’énergie ou d’information des fleurs. Il lui est arrivé de parler de « vibration » de la fleur, mais c’est plus pour une dimension poétique de son discours que dans une préoccupation qu’on qualifierait de « quantique » aujourd’hui.
Le docteur Bach est, lui aussi, allé progressivement vers l’Alchimie, au fur et à mesure de l’élaboration de ses fleurs, à tâtons.
Ainsi, il a pu dire certaines choses, au début de son oeuvre, qu’il ne pensait plus à la fin , avant sa mort. Il a eu une pensée évolutive.
Comme je cheminais dans cette vision alchimique du docteur Bach, Toni restait, lui, attaché à son opinion première. Lorsque je lui faisais part de mes « découvertes », je sentais que cela l’irritait. Il est vrai que l’alchimie du docteur Bach ne correspondait pas aux règles établies suivies par tout bon alchimiste d’aujourd’hui. Ainsi Toni est avant tout un homme de laboratoire. Et de livres. Il est remarquablement agile dans son intellect, mais il n’est pas très à l’aise dans la nature. Il lui était donc difficile de concevoir une alchimie pratiquée en pleine nature et réalisée en tenant compte et en utilisant les forces et les êtres de la nature, qui sont pour lui plutôt des abstractions ou des symboles.
L’invitation de Toni à venir animer conjointement son stage d’été, en 2010, a été l’occasion de déballer et de régler ce petit conflit sous-jacent que nous avions au sujet de la dimension alchimique des élixirs floraux.
J’ai pu longuement exposer tous mes arguments, et lui, m’a soumis ses objections, ses critiques. Cela s’est fait devant les stagiaires, s’intégrant dans le contenu du stage, et est resté un moment fort du stage. Je dois dire que, moi aussi, j’ai trouvé ce moment passionnant, de très haute tenue.
Nous sommes donc tombés tous deux d’accord sur la dimension alchimique des fleurs de Bach, bien qu’il ne soit peut-être pas allé assez loin dans le travail alchimique.
Comme je te l’ai dit, son travail a été évolutif et, peut-être, s’il avait vécu quelques années de plus, aurait-il fait évoluer le protocole de fabrication. Ou alors, a-t-il donné la priorité à des principes de base qu’il a eu au début de son œuvre, de simplicité et à la portée de tous. Et donc n’a-t-il pas volontairement voulu aller plus loin dans le travail alchimique ?
Personne ne peut y répondre.
Mais cela te permet de comprendre la dernière phrase de Toni : « Une préparation alchimique des Elixirs floraux est possible et a été remise à jour au cours de nos recherches » (en fait, il s’agit de moi).
Et il est vrai que, au cours de notre confrontation, Toni m’a proposé plusieurs pistes pour amener plus loin le travail de Bach sur la voie alchimique, des perspectives pour moi passionnantes ( « où l’on voit que le Dr Bach n’avait pu aboutir » ).
Et maintenant ?
Est-il légitime de transformer le protocole du docteur Bach ? Je signale que nombre de producteurs ne se posent pas cette question et font les élixirs à leur sauce, tout en se réclamant de la méthode du docteur Bach.
Il m’a été rapporté que le docteur Bach aurait dit, peu avant sa mort, que ses élixirs et sa méthode de fabrication ne seraient valables que pour une cinquantaine d’années. Propos rapportés par un auteur belge du nom de Léon Renard. Mais je ne sais pas d’où celui-ci tire ses sources. Ni pourquoi le docteur Bach aurait tenu ces propos.
1936 + 50 = 1986 . C’est en effet peu après cette date que les thérapeutes observent que les fleurs de Bach sont moins actives. Il y a des raisons objectives de déviances dans les procédés de fabrication (j’en ai parlé au stage) et dans la tête de ceux qui les fabriquent. Mais, peut-être Edward Bach a t-il consciemment conçu son mode de fabrication pour répondre aux besoins d’une humanité à un moment précis de son histoire, et qu’il était convaincu que l’évolution de l’homme ferait que son procédé serait dépassé dans le futur.
Alors, peut-être oui, on peut faire évoluer son procédé. Mais, bien sûr, pas n’importe comment. Bien sûr pas à la manière de tous ces vendeurs de médecine énergétique, ou de médecine quantique, qui montrent une incapacité à accéder à une véritable connaissance spirituelle de l’Homme.
Peut-être pas non plus en suivant tout à fait à la lettre les indications de l’ami Toni, qui reste attaché à une alchimie de laboratoire, et ne s’est pas glissé dans les habits du docteur Bach.
Mais, à n’en pas douter, la voie est dans un approfondissement d’une science spirituelle et dans l’alchimie. Orare et laborare.
C’est peut-être moi qui doit endosser cette tâche. Et la perspective de champs d’expérimentations magnifiques.
A suivre. L’avenir le dira.
A bientôt, peut-être.
Marc
Bonjour Marc,
D’abord merci pour ta longue réponse. C’est un bonheur de te lire car le sujet me passionne!
Tu confirmes certaines de mes impressions (les fleurs que j’appelle « les anges ») et tu m’apprends aussi beaucoup.
Savoir que l’intention qui préside à la fabrication d’élixirs est primordiale.
Qu’une médecine est adéquate « en lieu et temps », ce qui m’avait été dit par mon maître-professeur de yoga « Les fleurs de Bach étaient bonnes au temps de Bach ». Il m’a dit cela il y a un an et à ce moment là, je n’avais pas accueilli son avis sans me sentir un peu blessée étant donné la passion que j’ai-j’avais pour les FB. Je ne sais plus trop où j’en suis avec elles, je ne les utilise plus pour le moment (le temps d’une parenthèse?), évincées par la spagyrie que j’utilise et que je conseille autour de moi (le peu que je sais). J’utilise aussi ton élixir « angélique-millepertuis » lorsque je suis à mon travail à la télé (comme aujourd’hui par exemple!), dans une régie bourrée d’écrans, de câbles électriques, le tout sur un sol en béton et un mur avec de la laine de roche!
De te lire est une joie aussi car je me rappelle ta belle région et toutes les aventures que tu nous as racontées lors de ta recherche avec les fleurs. Cet enseignement m’a changée et ça continue. Ce sera avec plaisir que je viendrai à ton stage, pour sûr. Celui de Toni précédait de quelques jours un séminaire de yoga, j’ai fait le choix. Question de budget mais aussi parce que j’ai perçu que « l’on n’entrait pas en alchimie » à moitié engagé, ou du moins est-ce ainsi que je le conçois. C’est tellement immense, isnt-it?
En tout cas, je serai enchantée de poursuivre ce dialogue avec toi, n’hésite pas à m’écrire ou à me conseiller tel ou tel article.
Belles perspectives à toi !
Aussi je t’embrasse,
Nadine
Dernier petit truc à te demander (dis moi si c’est too much!) : quid de la qualité vibratoire des Healing Herbs? Tu as dit que c’était « bien mieux que le reste » mais est-ce aussi à classer (!) dans « Pas de prise de terre, aucun des 3 Principes alchimiques actifs ne s’y trouve »
Chère Nadine,
Je réponds à tes 2 derniers e-mails.
Tu le sais, j’ai le plus grand respect pour le travail de Julian Barnard et je considère Healing Herbs comme une référence.
Des discussions avec Charles Wart, que tu connais peut-être car il diffuse Healing Herbs à Bruxelles, m’ont confirmé l’honnêteté, la sincérité et la dimension humaine de Julian Barnard.
Je ne sais ce que Toni en pense, sur le plan alchimique, mais j’ai tout lieu de penser que Toni ne connait pas ces élixirs. Il a un jugement un peu à l’emporte-pièce, et s’est forgé son opinion sur ce qu’il a entendu des fleurs de Bach, ce qu’il en a lu, et sur quelques tests effectués sur ce qu’on trouve dans le commerce, en gros Centre Bach, Déva, Biofloral, Ladrôme, … Et certes, sur ces cas-là, je rejoins son jugement (avec un bémol pour Déva).
Pour autant, Julian Barnard n’aborde pas son travail en alchimiste, les questions qu’il se pose ou les réponses qu’il donne n’émanent pas d’une pensée alchimique.
Voilà ce que je pense, ou plutôt, ce que je ressens au fond de moi-même :
Dans la personnalité d’Edward Bach, se croisaient 2 courants spirituels très puissants.
L’un est le courant celtique. Par delà le fait qu’il a cueilli ses fleurs sur des hauts-lieux sacrés d’une terre imprégnée de celtisme, il est allé à leur recherche dans une attitude de druide. Son immersion dans la nature, son retrait de la société et sa démarche solitaire, sa perception fine des forces de la nature, sa sensibilité en témoignent. Je pense fortement qu’en lui vivait une réincarnation druidique.
Julian Barnard est lui aussi lié à ce courant, et il a abordé l’oeuvre de Bach sur cette grille de lecture.
Mais il en est un autre tout aussi puissant : celui provenant depuis l’Egypte antique, qu’on retrouve dans le Christianisme ésotérique, cet enseignement qu’Edward Bach a suivi dans sa Loge Maçonnique, là se trouve l’Alchimie. Rappelle-toi l’importance du Soleil pour un vieil égyptien.
Il m’apparaît parfois que l’ingrédient principal des fleurs de Bach est le soleil.
Courant celtique = importance des fleurs
Courant égyptien = importance du soleil
Les 2 courants réunis dans le docteur Bach = Fleurs + Soleil …… = fleurs solarisées, une alchimie du soleil = la recette de base des élixirs floraux.
Toni Céron est, lui, lié au courant égyptien et donc excelle dans la pensée alchimique. Mais ce que je connais de lui se révèle peu sensible aux forces de la nature (c’est à dire au Celtisme, bien que conscient de son importance). Voilà donc pourquoi il se montre réticent aux fleurs de Bach.
Il est étonnant que Julian Barnard, dans ses ouvrages, signale ouvertement l’appartenance d’Edward Bach à la Franc-Maçonnerie, mais n’aie jamais eu la curiosité d’aller voir quel est l’enseignement dispensé auquel a eu droit Edward Bach. J’y vois là la marque qu’il n’est pas relié à ce courant.
Curiosité que j’ai eue, qui m’a amené à me documenter longuement sur la question avant de pouvoir faire le lien avec l’enseignement que j’ai moi-même acquis dans l’ Anthroposophie. Rudolf Steiner est le point commun puisqu’il fut Grand Maître de la Loge Memphis-Misraïm du docteur Bach et créateur de l’Anthroposophie.
Tu écris :
Savoir que l’intention qui préside à la fabrication d’élixirs est primordiale.
Je réagis sur le mot « intention ». Et je pense en avoir parlé durant le stage, mais je vois qu’il me faut le marteler. Le mot intention suppose une volonté. Tu vas mettre une volonté dans l’élixir ? Même bonne , ton intention, je n’en veux pas. Car, moi qui vais prendre quelques gouttes de ton élixir, je le vis comme une intrusion dans mon temple sacré. Et cela est pour moi inacceptable. De plus, je signale une malhonnêteté intellectuelle : ce n’est pas écrit sur l’étiquette.
Non, la fabrication d’élixirs ne suppose AUCUNE INTENTION. C’est pourquoi je dis souvent que l’idéal serait que les élixirs soient fabriqués par des enfants en dessous de 3 ans, c’est à dire en toute naïveté, en toute pureté d’âme.
Par contre, il est vrai que l’élaboration d’un élixir floral nécessite une ATTITUDE INTERIEURE. Justement celle qui rejoint la naïveté ou la pureté d’âme. Et ça, oui, c’est primordial.
Mais je pense que c’est ce que tu avais voulu dire …
Je te quitte, chère Nadine,
à bientôt,
Marc